L'histoire se concentre sur Alain (Matteo Simoni), un père célibataire qui élève seul son fils de 12 ans, Milano (Basil Wheatley). Milano est un enfant sourd et s'exprime en langue des signes. Alain lutte pour joindre les deux bouts et s'assurer que son fils ait une vie meilleure que la sienne, malgré les difficultés de communication et la précarité. La relation déjà fragile entre le père et le fils est mise à rude épreuve lorsque la mère biologique de Milano réapparaît soudainement, et que le garçon exige de la rencontrer.

Milano est le premier long-métrage de fiction de Christina Vandekerckhove (réalisatrice du documentaire de 2018 Rabot). Le film explore la solitude, la responsabilité parentale et le besoin d'appartenance d'un enfant confronté à ses origines et à l'amour imparfait de son père. Le personnage de Renée (Alexia Depicker), la voisine de la famille, apporte un contrepoint en offrant à Milano une compagnie et une autre perspective sur la vie. Fidèle à ses origines documentaires, la réalisatrice adopte un style visuel brut et réaliste. Le film n'idéalise pas la vie d'Alain et Milano, montrant leur environnement modeste et leur lutte quotidienne avec une grande authenticité. L'interprétation est la force du film. Matteo Simoni est acclamé pour sa performance de père aimant mais souvent dépassé. La force du film réside dans les scènes muettes et intenses entre Alain et son fils, où la communication passe par le regard et le langage des signes. Malgré le sujet social, le film trouve des moments de grâce et de poésie visuelle, notamment à travers les paysages et l'approche sensible de la réalisatrice qui évite le misérabilisme pour se concentrer sur la dignité et l'amour.