Nous sommes en 1920. Reginald Remy donne un dîner de gala pour fêter ses soixante-quatorze ans. Il a invité toute sa famille proche. Lorsque l'heure sonne et que tous s'attablent, le fêté a disparu. Les invités se dispersent dans le parc à sa recherche. Sa nièce, Celia Bourne, y parvient. La jeune femme découvre son oncle… ou plutôt, son corps ensanglanté. Bouleversés, les invités se réunissent au salon où, avec l'aide de l'inspecteur, ils tentent de déterminer qui, parmi eux, est responsable du meurtre de Remy. « Kill Joy » est un préquel à « Meurtre mode d'emploi », mais l'auteure est-elle vraiment remontée jusqu'en 1920 ? Bien sûr que non. Elle a situé l'intrigue du jeu auquel jouent les adolescents de Little Kilton, personnages familiers de la série, à cette époque. Pip retrouve ses amis chez Connor pour une soirée enquête policière afin de fêter la fin de ses examens et le début imminent des vacances d'été. « Kill Joy » n'est pas qu'un simple titre de livre. L'histoire du même nom met en scène un jeu de rôle grandeur nature où les joueurs incarnent des rôles spécifiques, se déguisant et décorant les pièces selon l'univers choisi. Le préquel raconte l'histoire d'un groupe d'adolescents qui participent à ce jeu. De quoi ravir les amateurs de romans policiers ! Holly Jackson a écrit cette histoire avec un talent tel qu'il est presque impossible de la lâcher. J'ai particulièrement apprécié que nous, lecteurs, puissions interagir avec les personnages, car nous disposons des mêmes informations que Pip, qui participe au jeu. Nous « voyons » les actions et les réactions des autres joueurs ; nous « entendons » ce qui se passe dans la maison et ce qu'ils disent. Nous avons accès aux instructions destinées à Celia Bourne, le personnage de Pip. Tout cela nous donne les indices qui pourraient nous aider à démasquer le coupable. Et croyez-moi, ce n'est pas une mince affaire…

Même si vous ne connaissez pas la série, pouvez-vous commencer les aventures de Pip par le préquel ? Absolument. Les nouveaux lecteurs découvriront la jeune détective dès le début de sa « carrière » . Je ne nierai pas que ceux qui ont déjà lu la trilogie complète en tireront une plus grande satisfaction. Il m’est impossible de décrire ce que j’ai ressenti en découvrant un élément de l’intrigue qui allait prendre toute son importance par la suite. Bien que « Kill Joy» soit basé sur un crime dans un jeu vidéo, il s'agit d'une excellente histoire policière avec un huis clos. Tous les suspects sont réunis au même endroit, leurs seules armes étant les mots inscrits dans le scénario et leur propre intelligence. De plus, ce préquel à la trilogie conserve une certaine légèreté adolescente. Cette liberté est d'autant plus appréciable que les personnages ont déjà terminé leurs examens, et que les dernières semaines de cours leur offrent un temps libre. À moins, bien sûr, qu'il ne s'agisse du choix d'un sujet pour un projet de fin d'études, qui pourrait avoir des conséquences sur l'avenir de certains d'entre eux…