Manchuria Opium Squad (Manshuu Ahen Squad) est une série toujours en cours de parution au Japon et qui a connu vingt-et-un tomes à ce jour aux éditions Kodansha. Il existe peu de documents sur l'ombre du Japon, en particulier sur les agissements de l'armée d'avant-guerre. Cependant, en raison de la situation financière de l'époque, les difficultés financières en Mandchourie étaient chroniques. L'opium est devenu ainsi le point de départ d'une guerre sous la dynastie britannique et le joug des Qing. Mais l'opium était aussi largement utilisé en Chine. La taille de ce marché fut extraordinaire et ses fonds énormes. Une économie qui comprenait des chefs de guerre, des fonctionnaires et des marchands, ainsi que des organisations clandestines. Dans ce contexte tendu, un jeune agriculteur va faire le choix de l'opium pour enfin gagner l'argent nécessaire pour soigner sa mère. Mais ce faisant, il met un premier pas dans un engrenage qui va le transporter en pleine guerre des mafias.

« Nous éradiquerons définitivement le véritable opium. » Après avoir vaincu les jumeaux les plus puissants du Hong Bang, Isamu et ses hommes se rapprochent enfin de la reine de Shanghai, Lan'Yu. Pour protéger ses camarades et la liberté, Isamu, fou de rage et de désespoir, se transforme en véritable chef ! Il empoigne son arme et la pointe sur Lan'Yu… Ainsi, avec l'intention de produire massivement du véritable opium, le groupe se dirige vers Qiqihar, ville clé du nord ! Les attendent les élites du Qing Bang et de l'armée du Guandong, déterminées à anéantir le véritable opium. Déjà le dix-septième tome et la fin de l'arc de Shanghai, qui était passionnant de bout en bout, avec de nouveaux personnages qui ont vite trouvé leur place dans le casting, aussi bien au niveau des protagonistes que des antagonistes. Nous quittons cette partie de l'aventure à regret, d'autant que l'action des prochains volumes se passera à Qiqihar. Changement de décor, au nord de la Chine. On verra bien : au moins, la série fait voyager et, en plus des scènes de violence et d'action, se révèle instructive. L'autre point important de ce dix-septième volume aura été la présence de Jing sur la photo de groupe de la couverture : au moins, c'est officiel. Dès son apparition plutôt tardive dans le tome 11, nous avions souhaité qu'il devienne un des personnages principaux bien qu'il louvoie, change de costume et fasse bande à part dans la plupart des cas, mais justement, il a su rapidement s'imposer en tant que protagoniste et redonner de l'intérêt à la série. Et il réussit aussi à faire sortir Isamu de ses gonds dans ce dix-septième tome, à rappeler que c'est bien Isamu le chef, malgré l'aura de Lihua. Lihua a justement de plus en plus tendance à se reposer sur Rin et sur Jing, qu'on voit souvent à ses côtés comme des conciliateurs ou des cerveaux. Elle règne toujours à sa manière, donne les directives, mais comme une éminence grise. De fait, une des principales forces de Tsukasa Monma Shikako aura été de rendre toute cette petite équipe fort sympathique alors que ce sont des trafiquants d'opium. Même en voyage, la vivacité d'esprit d'Isamu lui permet d'élaborer des contre-mesures ; il est donc, comme toujours, resté sur ses gardes. Les œuvres de Monma Tsukasa traitent généralement de personnages malfaisants, mais celle-ci est d'une plus grande envergure, ce qui explique pourquoi la lecture continue. Cette fois-ci, on découvre également de l'opium produit par une organisation criminelle locale et un propriétaire d'usine inspiré d'un personnage historique. L'épisode concernant les nouvelles recrues est également réussi.