Oradour 1944 : L'innocence assassinée Plate-forme : Bande Dessinée Date de sortie : 24 Mai 2024 Editeur : Développeur : Genre : Bande dessinée Multijoueur : Non Jouable via Internet : Non Test par Nic0078/10 Scénario : Jean-François Miniac Oradour, « L’Innocence assassinée », est l’effacement de l’une des cicatrices historiques les plus sanglantes de l’histoire de France. Un album qui colle aux côtes. On se demande comment une personne peut aller aussi loin dans la haine aveugle et l’hystérie. Cet album est né du souhait de Robert Hébras (mort en 2023), dernier survivant du massacre d'Oradour sur Glane dans le Limousin, de consacrer une bande dessinée au massacre qui fit 643 victimes il y a quatre-vingts ans le 10 juin 1944. Pendant des décennies, il a œuvré pour que la mémoire d’Oradour ne s’efface pas et que les tragédies et atrocités de la Seconde Guerre mondiale ne se reproduisent pas. Jamais la tragédie d’Oradour n’a fait l’objet d’une bande dessinée. Pour concrétiser le souhait d'Hébras, l'association OHVR, chargée de gérer le site d'Oradour , recherchait un scénariste et un dessinateur. Ils se sont retrouvés avec Jean-François Miniac et Bruno Marivain. Miniac décrit avec précision les terribles événements survenus à Oradour sur Glane et dans ses environs dans un scénario structuré chronologiquement. Déclenchée par le débarquement allié en Normandie , la résistance en Limousin se lance dans une vague d'actes de sabotage, kidnappant puis tuant un major de la 2e Waffen SS Panzer Division « Das Reich ». Aveuglée par la vengeance, la direction de l'armée allemande veut éradiquer le « fléau » de la résistance autour de Limoges. Pour vraiment effrayer les maquisards et les simples citoyens, ils choisissent presque au hasard Oradour sur Glane en guise de représailles. Ils décident de massacrer la population et de brûler le village pour s'assurer qu'aucun témoin ne soit laissé sur place. La 2° division blindée « Das Reich », qui jouit déjà d'une longue réputation dans des circonstances similaires sur le front de l'Est, encercle le village, tient à distance les éventuels fouineurs et commet un véritable massacre. Seules six personnes survivent au massacre. Nous suivons les événements à travers quelques survivants et voyons comment la population locale pense d'abord à un contrôle de routine des Allemands, mais prend peu à peu conscience de la gravité des faits et la peur et la panique s'installent. Miniac prête également attention au coup du sort. Non seulement il y a le choix aléatoire d'Oradour comme lieu de représailles, mais il y a aussi le grand nombre d'habitants qui, pour une raison ou une autre, se trouvent par hasard dans le village le jour de la catastrophe. En plus des sentiments des villageois, les auteurs nous donnent également un aperçu de l'état d'esprit des dirigeants de l'armée allemande. Les regards des SS parlent d'eux-mêmes. Marivain choisit le noir et une gamme de tons orange en sépia pour refléter l'atmosphère de l'histoire. Le style de dessin astucieux nous rappelle le travail de Marvano . Pour mieux comprendre la tragédie, une section historique explicative a été incluse au dos de l'album, dans laquelle les auteurs tentent d'expliquer le contexte de la situation dans le centre de la France à la fin du printemps 1944. C'était et c'est le souhait des survivants de toucher particulièrement les jeunes à travers ce livre pour continuer la transmission de ce crime contre l'humanité et être attentifs à la haine aveugle dans la société. C'est pourquoi cet album mérite sa place dans chaque bibliothèque scolaire. L’équipe qui a rendu ce beau livre possible mérite des félicitations. Nous sommes entièrement d’accord avec la dernière phrase de la quatrième de couverture : « Plus jamais ça ! » et espérons que la raison prévaudra dans tous les points chauds de notre monde. VERDICT-Le 10 juin 1944, la division allemande Das Reich a commis un crime de guerre de grande ampleur dans le village français d'Oradour-sur-Glane. L'Association des familles des martyrs d'Oradour-sur-Glane a demandé à des créateurs de bandes dessinées de travailler en étroite collaboration avec les deux derniers témoins vivants de cette tragédie pour créer cette bande dessinée. En tant que document historique, cet ouvrage connaît un grand succès. |