Eddington
Plate-forme : Blu-Ray
Date de sortie : 05 Décembre 2025
Résumé | Test Complet | Actualité
Editeur :
Développeur :
Genre :
film
Multijoueur :
Non
Jouable via Internet :
Non
Test par

Nic007


7/10

Réalisé par Ari Aster.

En mai 2020, lors du premier confinement lié à la COVID-19, le monde entier, y compris la petite ville d'Eddington, au Nouveau-Mexique, est bouleversé. Tandis que le maire Ted Garcia ( Pedro Pascal ) tente de rassurer les habitants et d'obtenir leur compréhension, ses directives sont contestées par le shérif d'Eddington, Joe Cross ( Joaquin Phoenix ). Ce dernier non seulement ne comprend pas l'interdiction des rassemblements et l'obligation du port du masque, mais il entretient également des relations de plus en plus conflictuelles avec Garcia sur le plan personnel. Lorsque le shérif Cross décide de se présenter lui-même à la mairie lors des prochaines élections, leur conflit risque de dégénérer.

Malgré une filmographie relativement restreinte, Ari Aster s'est fait un nom à Hollywood comme réalisateur et scénariste en un temps record. Sa réinterprétation quasi révolutionnaire des codes du genre lui a valu des critiques dithyrambiques pour *Hérédité*  et *Midsommar* , et a conquis un large public. Avec *Beau is Afraid* en 2023, Aster s'éloigne du genre horrifique pour s'essayer au drame existentiel teinté d'un humour grinçant. Malgré un accueil mitigé, son ambition et son approche non conventionnelle sont indéniables. Avec * Eddington* , Ari Aster explore un mélange de satire sociale et politique à l'humour noir et de néo-western, sans pour autant renoncer à son sens de l'innovation et de l'absurde. Eddington, l'une des premières grandes productions hollywoodiennes, ne se contente pas d'évoquer la Covid-19, mais place la pandémie et ses conséquences au cœur de son intrigue. Cinq ans après son apparition en 2020, la Covid-19 est loin d'être oubliée. Ses répercussions politiques à long terme sont particulièrement clivantes dans les sociétés occidentales. C'est précisément le point de départ d'Ari Aster. Utilisant une petite ville du Nouveau-Mexique comme toile de fond, il met en scène, surtout dans la première partie de son film, l'absurdité, l'aliénation politique et la radicalisation des deux camps. Eddington transmet son message avec la subtilité d'un meeting de campagne de Donald Trump. Aster, quant à lui, emploie les clichés les plus éculés des deux camps politiques américains. Le conservatisme se résume aux refus de porter un masque, au racisme, aux théories du complot et à la violence. Les progressistes, eux, sont réduits à Antifa, Black Lives Matter et à l'hypocrisie.

On ignore si Aster fait preuve de relativisme, de provocation ou s'il s'agit d'une véritable prise de position politique. En tant que satire sociale et politique, la première partie d'Eddington ne fonctionne souvent qu'en surface, et son humour, pourtant souvent incisif, est aussi souvent ridicule qu'inefficace. Politiquement engagée, absurde sans être abstraite, divertissante et parfois même surchargée, cette première partie laisse néanmoins présager le calme avant la tempête. Une tempête qui s'abat sur les protagonistes et les spectateurs comme des vagues de protestation déferlant sur les États-Unis. Ari Aster reste fidèle à son principe structurel. Comme dans ses autres films, Eddington aborde ici un thème radical, mais à un rythme modéré. Au début du deuxième acte, le film s'accélère brusquement et la tension monte crescendo, sans jamais faiblir. Ce n'est qu'à la fin de ses presque deux heures et demie que le réalisateur manque à plusieurs reprises l'occasion de prendre de l'élan pour tenter une nouvelle escalade. À l'instar de son rôle dans Joker de Todd Phillips , Joaquin Phoenix déploie une fois de plus toute l'étendue de son talent d'acteur dans l'interprétation d'un marginal instable et anti-autoritaire. Comme nul autre, il maintient une tension palpable tout au long de son jeu, une tension qui menace d'exploser à chaque scène. Pedro Pascal, dans le rôle du maire Ted Garcia, dégage une certaine arrogance et une légèreté qui contrastent à merveille avec le Joe Cross incarné par Phoenix. Emma Stone, dans le rôle de Louise Cross, et Austin Butler, dans celui du charismatique gourou de la secte, offrent tous deux des prestations convaincantes et promettent des interprétations intéressantes, même s'ils restent relativement discrets.

VERDICT

-

Si Ari Aster choisit souvent la facilité avec les aspects politiques de sa satire politique à l'humour noir, « Eddington » fonctionne particulièrement bien dans sa seconde moitié explosive et trépidante. L'ADN cinématographique si particulier d'Ari Aster culmine dans un final d'absurdité, de violence et de cynisme dans son dernier film, qui, cependant, ne parvient pas tout à fait à masquer son manque de profondeur.

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