Scénario et dessin : Joël Dos Reis Viegas
Urbance est un manga français toujours en cours de parution. Dans un univers où un virus lié au plaisir charnel a tué énormément de gens, les hommes et les femmes vivent maintenant séparés, et l’abstinence sexuelle est devenue une obligation. Neopolis est un exemple d’une de ces villes qui possède un grand mur séparant les côtés masculins de la ville, et féminins. Cette peur de l’autre sexe s’est transformée en haine complète envers l’autre, au point qu’il n’y ait vraiment plus aucun contact intersexes. Mais, une drogue révolutionnaire, le N-Dorphin, provoquant des orgasmes artificiels, va changer la donne. Lesya, une jeune femme arrivée à Tech City, va devoir s’infiltrer dans une zone masculine pour en trouver. Kenzell, un jeune homme DJ, va s’en procurer pour la soirée qu’il doit animer. Que va donner leur rencontre ?
Dans ce volume, l'atmosphère d'Urbance reste toujours aussi électrique et poisseuse. On retrouve nos héros toujours en quête de vérité et de rédemption dans cette mégalopole tentaculaire où la technologie et la violence s'entremêlent sans vergogne. Traqués par Deadly Eves, Lesya et Kenzell ne doivent leur saluts qu'à l'émergence des hommes qui veulent récupérer le DJ. Cependant, Soeur Amy veut arrêter Kenzell pour toucher la prime de la récompense, mais Coevo entre en place et tire sur tout ce qui bouge. Contre toute-attente, Lesya et Kenzell ne sont récupérés par aucune des forces connues, mais par le leader des Affranchis, Ismaël. Viegas continue de développer son univers avec une maestria visuelle impressionnante. Les planches sont denses, fourmillant de détails qui immergent le lecteur au cœur de cette cité futuriste. L'architecture dystopique, les éclairages néon qui découpent l'obscurité, les personnages aux designs affirmés… tout concourt à créer une ambiance unique, à la fois fascinante et inquiétante. On sent l'influence de grands noms de la bande dessinée et du manga steampunk, mais Viegas y apporte sa propre patte, un mélange de brutalité et de mélancolie qui lui est propre. L'intrigue de ce tome 3 gagne en complexité. Les enjeux se précisent autour de la mystérieuse organisation qui contrôle Urbance et des secrets qui entourent le passé des protagonistes. Les rebondissements sont nombreux, tenant le lecteur en haleine et soulevant des questions morales intéressantes sur le pouvoir, la justice et la liberté individuelle dans un monde ultra-connecté et oppressant. Les personnages, déjà bien établis dans les tomes précédents, continuent d'évoluer. De nouvelles têtes font également leur apparition, apportant de nouvelles dynamiques et complexifiant davantage l'échiquier politique et social d'Urbance.
VERDICT
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En résumé, Urbance tome 3 confirme tout le potentiel de cette série. Viegas nous offre une œuvre visuellement époustouflante et narrativement riche, qui ne manquera pas de captiver les amateurs de steampunk et de thrillers futuristes. On referme ce tome avec une seule envie : découvrir la suite des aventures de Lesya et Kenzell (et pourquoi pas dans un anime ?). Si vous n'avez pas encore plongé dans cet univers, il est grand temps de le faire !