Pauline est la maman d'Andréa, 6 ans et demi, un petit garçon formidable à qui on a diagnostiqué un TSA : un "trouble du spectre autistique". Il n'est pas vraiment au niveau mais il est toujours scolarisé et s'apprête à faire sa rentrée en grande section de maternelle. Pour Pauline, sans revenus fixes et récemment séparée de Fabrice, le père d'Andréa, tout semble concourir à faire de sa vie une succession d'échecs. Or pour Andréa, c'est une année cruciale qui va déterminer s'il peut ou non rester scolarisé et obtenir ainsi une meilleure chance de voir son état s'améliorer. Mais pour cela, Andréa a besoin de stabilité et pour Pauline, la lui apporter, c'est un peu (beaucoup) gravir l'Himalaya en tongs...

"En tongs au pied de l'Himalaya" est un film qui aborde avec une grande sensibilité le quotidien d'une mère, Pauline (interprétée avec justesse par Audrey Lamy), confrontée aux défis de l'autisme de son jeune fils Andréa. Adapté du seul en scène éponyme de Marie-Odile Weiss, qui joue également un rôle dans le film, le long-métrage de John Wax réussit à naviguer entre le drame et la comédie, offrant un regard à la fois poignant et plein d'espoir sur la différence. Connue pour ses rôles comiques, Audrey Lamy surprend et émeut dans ce rôle de mère courageuse et déterminée. Elle parvient à transmettre toute la fatigue, l'amour inconditionnel et la force de son personnage face aux difficultés. Sa performance est sans aucun doute l'un des atouts majeurs du film. Le film évite les clichés et offre une représentation sincère et documentée des Troubles du Spectre Autistique (TSA) chez un jeune enfant. On découvre les stéréotypies, les crises d'anxiété, la difficulté à gérer la frustration, mais aussi le désir profond de l'enfant de faire partie du monde. L'interprétation du jeune Eden Lopez, qui n'est pas autiste, est bluffante de vérité et de sensibilité. Le film ne tombe jamais dans le pathos. L'humour, souvent issu des situations du quotidien et du regard parfois maladroit mais jamais méchant des autres, allège le propos sans le dénaturer. Cette approche permet de rendre le film accessible à un large public et d'éviter un ton trop larmoyant. Au-delà du récit personnel de Pauline, le film est un véritable plaidoyer pour une meilleure compréhension et inclusion des personnes porteuses de TSA dans la société. Il met en lumière les difficultés rencontrées par les familles et la nécessité d'efforts collectifs pour accepter et intégrer la différence. Étant basé sur l'expérience personnelle de Marie-Odile Weiss, le film respire l'authenticité. On sent la vérité des situations et des émotions, ce qui rend le récit d'autant plus touchant et pertinent. Si le sujet est fort et l'interprétation remarquable, la structure narrative peut parfois sembler un peu classique dans son déroulement.