Brenhaven est en effervescence, une partie des murailles de la ville s’est effondrée dans le gouffre formé par les ruines d’anciennes halles naines dont l’existence était inconnue des elfes. Alors que Ulrich le traître emmène Tano loin de la ville, Klaus reçoit la visite de son beau-frère Tharivel. L’humain et l’elfe, qu’un mariage a réuni dans une même famille, se toisent. Leurs liens se sont dilués et la méfiance s’est installée depuis la mort de leur trait d’union féminin, source d’apaisement. Leur seul dénominateur commun c’est désormais Tano, le fils d’Ulrich que certains appelleront batard avec dénigrement, alors que d’autres verront en lui le fruit réussi d’un amour qualifié d’impossible, le jeune sang-mêlé demeure comme un symbole qu’une paix véritable est possible entre les peuple. Elle reflèterait bien cet idéal vers lequel la ‘Pax Elfica’ est sensé amener les races divisées. Mais nombreux sont ceux convaincu, à juste titre, qu’il ne s’agit que d’une façade, et pour le prouver le jeune métisse a décidé de jouer les justiciers. Déguisé, il agit dans l’ombre de la nuit pour défier le pouvoir des elfes et révéler leurs manigances. Sa dernière escapade s’est soldée par une effroyable et capitale découverte mais aussi par sa contamination accidentelle par un mal étrange qui va l’entraîner vers des forces maléfiques. Sur cette trajectoire funeste, sont guide corrompu par la nécromancie lui révèle le plan machiavélique dont il est à la fois le jouet et l’instrument, un plan fomenté par une créature légendaire. Pendant ce temps, alors qu’Ulrich et ses compagnons tentent d’exfiltrer des réfugiés de Brenhaven avant de se lancer à la recherche de Tano, une formidable confrontation entre les elfes et les ifriers se prépare…

Si le premier volume vous a plu ou intrigué, l'histoire prend ici enfin son envol et de nombreux points d’ombre vont s’éclaircir. Petit à petit on s’attache à cet univers médiéval fantastique original où les elfes ont le mauvais rôle. Pour l’apprécier pleinement, il est conseillé de relire le T1 car il n’y a pas de résumé. Le scénario de Cédric Mayen, tout en mettant l’accent sur Tano, revient sur la fin de la guerre et notamment le rôle joué par sa mère dans la chute du nécromancien. On en apprend également plus sur le personnage d’Ulrich qui gagne en importance à mesure que l'histoire progresse. Le dénouement final annonce un prochain volume captivant. L’action n’est pas en reste avec notamment une bataille très bien rendue sur quinze pages où Tano aura un rôle déterminant. Graphiquement, on apprécie toujours autant le dessin réaliste de l’italien Bruno Pietrantonio et la mise en couleur d’Axel Gonzalbo. Il convient de mentionner au début de l’album une très belle double page montrant le personnage principal avec en arrière plan un décor montagneux. Au final une série médiévale fantastique qui s'améliore en introduisant notamment des aspects novateurs. Pour notre plus grand plaisir, le cliffhanger laisse présager de nombreux tomes à venir.