Avant une course hippique, Toine reçoit la visite de Bubu, un vieil ami, propriétaire lui aussi d’une écurie de chevaux de courses, qui vient lui demander un service. Sa fille Virginie a été enlevée et Bubu fait l’objet d’un chantage. Toine et Guy, alias le grizzli, acceptent de l’aider. Ils s’aperçoivent que le petit ami de Virgine est inconnu à l’adresse indiquée. Avec l’aide de Pauline, ils comprennent qu’elle est tombée entre les mains d’un proxénète et ils retrouvent Ricardo l’homme qui était venu faire chanter Bubu. Après un entretien musclé, ils remontent jusqu’au commanditaire argentin qui vit dans un hôtel particulier cossu à Boulogne où une surprise les attend. Que demandent les ravisseurs à Bubu ? Qui est ce mystérieux commanditaire ? Toine et Guy vont-ils retrouver Virginie et la délivrer à temps ?

Matz, auteur de nombreux polars, nous régale à nouveau avec une immersion dans le monde des voyous des années 60. Si l’histoire reste classique, l’insertion de touches comme l’argot et les voitures, l’hommage à Facel Vega est sympathique, rend l’album immersif. La citation de Gabin consolide un lien évident avec les films de l’époque et la jeune et belle Pauline prend une place croissante dans l’équipe. Si vous avez la nostalgie des films noirs dialogués par Audiard, ceux où les marlous se payent des cuites au gros rouge et où les poulettes se font embobiner par des beaux-parleurs à costard élimé, eh ben vous savez où coller vos nougats : dans ce deuxième tome du Grizzli. L’histoire démarre sec : la fille d’un pote du Grizzli a filé à l’anglaise. Et comme par hasard, il y a peut-être un mac qui lui a joué du violon pour l’envoyer faire le tapin. Du coup, enquête dans les recoins enfumés de Paname, turf, bagnoles lustrées comme des mirages, et zincs où ça cause dru entre deux gauloises.  nLe Grizzli et son compère Toine se retrouvent embarqués malgré eux dans les eaux troubles du grand banditisme. Et pour pas perdre le nord, y a du monde haut en couleurs qui revient pointer sa fraise dans le second pavé de la collection, et même une petite nouvelle, une donzelle au caractère trempé dans l’acide, qui pourrait bien jouer les trouble-fêtes dans les prochains épisodes. Et oui, comme si ça suffisait pas, la suite est annoncée en Bretagne, chez les bouffeurs de galettes et les leveurs de bolées. Autant dire qu’ça va sentir l’goémon et le chouchen. Les dialogues, c’est du velours râpé : ça fleure bon l’argot des sixties. Et pendant que Matz nous tricote un scénario qui sent tout de même un peu la naphtaline, Fred Simon sort le grand jeu côté décors : Paname des années 60 reconstruit planche par planche, bagnoles mythiques garées à chaque coin de case. Bref, un polar rétro, du classique à la truelle, mais mené tambour battant. Enfin, l’éditeur annonce dans une dernière planche l’album suivant.