Finnegan Motors, le studio qui produit le jeu, a osé affirmer vouloir redéfinir l'expérience de lecture avec ce jeu, tout comme les livres de Fighting Fantasy l'avaient fait. En substance, Inhuman Resources est juste cela : un livre de Fighting Fantasy « à l'écran » qui ne vous oblige ni à utiliser de dés, ni de crayons, ni de papier, même s'il faut parfois prendre des notes. Pour créer une structure similaire à un arbre de décision, il faut anticiper de nombreux scénarios afin d'éviter de laisser des détails inachevés ou d'oublier des éléments importants de l'intrigue. Inhuman Resources autorise rarement ce genre de situation, mais cela arrive parfois, et la façon dont cela se produit implique que l'histoire a été écrite de A à Z, ce qui est relativement courant. Cependant, dans un jeu aussi spécifique, ce processus décisionnel devient notoire, car il est perceptible lorsqu'un point est introduit uniquement pour permettre l'arrivée du suivant, sans que sa pertinence soit fondamentale pour l'histoire. Et c'est grâce à l'histoire que vit et meurt un jeu comme Inhuman Resources. L'intrigue semble inspirée de 1984, avec de nombreux passages qui semblent tirés d'autres films ou livres. A aucun moment on n'a l'impression de vivre quelque chose de nouveau, mais nous avons toujours ressenti le besoin d'aller plus loin, d'en savoir plus, et même la partie médiane du « livre », généralement la plus lente et la plus ennuyeuse, avait toujours un but et nous donnait envie d'en savoir plus et d'explorer. Les personnages principaux et secondaires ont des personnalités bien définies et caractérisées, et leur rôle dans l'histoire est très clair et, dans une certaine mesure, indispensable ; c'est lorsque nous arrivons aux personnages secondaires que surgissent certains problèmes, mais rien de majeur.

L'histoire se déroule en chapitres, généralement divisés en jours. Certains sont plus courts que d'autres, mais comme dans les livres, ils offrent un bon point de départ si vous le souhaitez. Une structure de choix nous permet désormais d'avoir un arbre de compétences nous permettant de choisir différentes réponses selon les caractéristiques de notre personnage. Un tel arbre existe, mais pas de manière traditionnelle. Parfois, certaines de nos options nous donnent des points de compétence ou des traits qui nous offrent différentes options pour l'avenir. Chaque question présente toutes les options possibles, même celles que nous ne pouvons pas choisir, comme un exemple de ce que nous avons manqué auparavant. Ce système suggère d'emblée une grande rejouabilité, et elle est importante. Outre la promesse des développeurs de fins multiples, il a fallu 11 heures pour en voir une seule, les options du jeu montrent déjà clairement qu'il y a de nombreux chemins que nous avons laissés inexplorés. Nous disposons également d'un inventaire où nous pouvons accéder aux objets et aux personnages que nous trouvons, dont les plus intéressants sont de loin les lettres et les documents qui expliquent une grande partie de ce qui se passe en arrière-plan. Inhuman Resources est un jeu textuel, alors que voit-on d'autre à l'écran ? Pas grand-chose. L'arrière-plan est toujours la même image, comme un pochoir qui change de couleur selon que l'action devient plus intense ou plus sombre, la musique est toujours la même, et ce qui change le plus, ce sont les illustrations qui apparaissent avec les répliques des personnages, qui transmettent très bien les émotions. Il y a des effets sonores occasionnels, mais les personnages ne parlent pas. Bon point, les textes sont intégralement traduits en français !