Lors d'une violente tempête, Thorgal se perd parmi les montagnes glacées et atteint le mystérieux Pays du Givre. Thorgal finit par s’échouer sur une banquise et est sauvé par la Princesse Vakva. Ce sauvetage n’est pas innocent. Là, il découvre que le mythique Grand Hiver arrive, le Fimbulvinter, annonçant la fin du monde. Pour sauver ses proches et conjurer la menace, il doit partir en expédition vers Muspelheim, la patrie des géants du feu, et s'opposer au puissant dirigeant de l'élément chaud. La solution est d’obtenir un feu magique qui peut arrêter l’arrivée de l’hiver apocalyptique. L'avenir du monde est désormais entre les mains de Thorgal.

Nouveau titre dans l’excellente série Thorgal Saga, et une fois encore, un magnifique opus. Tous les ingrédients chers à l’univers de Thorgal sont présents : les légendes scandinaves et leurs dieux, les mythes de Fimbulvinter et de Muspelheim… Une histoire comme on les attendait, pour notre plus grand plaisir. À ce rythme, dans quelques siècles, Thorgal lui-même fera peut-être partie de la mythologie nordique ! Les auteurs nous replongent dans ces contrées glacées à travers une belle histoire, pleine d’intensité.  Thorgal manœuvre son frêle esquif au milieu d’un océan apparemment docile, une situation toujours périlleuse tant la mer sait être capricieuse et changer d’humeur en quelques instants. Justement, alors que le scalde bassine notre héros au sujet de son projet de  réalisation d’une composition épique tout à son honneur, une tempête se déchaîne. Puis, brusquement et en quelques instants, l'embarcation s'est échoué dans l'arctique froid et se trouve soudainement encerclée par une meute de loups colossaux qui les observent d’un aire énigmatique. Fort heureusement la maîtresse de la horde fait elle aussi son apparition, douée de pouvoirs magiques en son royaume de givre, la princesse, car c’en est une, libèrent Thorgal et son acolyte de la morsure mortelle du froid. Mais ce qui frappe le plus ici, c’est la maîtrise graphique de David Etien. Son dessin installe l’ambiance avec une efficacité remarquable : givre ou feu, tempête ou silence, tout est palpable. Difficile de ne pas frissonner lorsque Thorgal et son compagnon approchent la citadelle de la Reine-Sorcière. Il démontre une fois de plus sa remarquable capacité à se réapproprier des univers emblématiques, comme La Quête de l’oiseau du temps, en conservant son style tout en respectant celui des dessinateurs originels. Et cette réussite donne envie de replonger dans toute son œuvre, pour (re)découvrir l’étendue de son talent. En tout cas, ne passez pas à côté de ce Thorgal Saga.