"L'île prisonnière" nous plonge sur la petite île bretonne fictive de Penhic, où la vie paisible de ses habitants bascule lorsqu'une vingtaine d'activistes armés débarquent et les prennent en otage dans l'école du village. Menés par un certain Alpha, ces preneurs d'otages semblent avoir un plan bien précis. Cependant, l'arrivée inattendue d'une navette maritime, qui échappe à leur contrôle et permet à cinq passagers de se cacher, vient complexifier leurs plans. Parmi ces passagers se trouve un homme qui revient sur l'île après dix ans d'absence, ajoutant une couche de mystère et de tensions personnelles à la situation déjà critique. La série explore alors les dynamiques entre les otages, les preneurs d'otages, et les fugitifs cachés, soulevant des questions sur l'identité des activistes, leurs motivations, les alliances qui se forment et les trahisons possibles.

Le point de départ de l'île isolée et de la prise d'otages est immédiatement prenant. La série maintient un rythme généralement soutenu, avec des rebondissements réguliers qui tiennent le spectateur en haleine et l'incitent à vouloir connaître la suite. La réalisation parvient bien à créer une atmosphère à la fois isolée et claustrophobique. L'île de Penhic devient un personnage à part entière, avec ses paysages potentiellement idylliques contrastant fortement avec la menace et la tension qui règnent. Le huis clos forcé dans l'école accentue le sentiment d'enfermement et de vulnérabilité. La série s'efforce de développer la complexité de plusieurs personnages, tant parmi les otages que potentiellement parmi les preneurs d'otages. Les réactions face à la crise sont nuancées, révélant des facettes inattendues de chacun (courage, lâcheté, solidarité, individualisme). L'introduction du personnage revenant après dix ans ajoute une dimension psychologique intéressante.Au-delà de la simple prise d'otages, la série tisse plusieurs fils narratifs : l'identité et les motivations des activistes, le mystère autour du passé de certains habitants, la recherche du ou des traîtres potentiels parmi les preneurs d'otages (Omega), et les enjeux personnels des fugitifs cachés. Cette complexité maintient l'intérêt. La réalisation d'Elsa Bennett, en collaboration avec Hippolyte Dard, est globalement efficace. Elle utilise bien les décors naturels de la Bretagne et parvient à créer une tension palpable à travers le cadrage, le montage et l'ambiance sonore. Malgré un rythme globalement soutenu, la série souffre parfois de quelques longueurs ou de scènes qui se répètent, notamment dans la gestion des tensions et les tentatives d'évasion. Toutes les sous-intrigues ne sont pas traitées avec la même finesse. Certaines sont résolues de manière un peu précipitée, tandis que d'autres auraient mérité d'être davantage approfondies.