Dans un monde où personne ne peut plus parler, une femme pieuse traque une jeune femme qui a échappé à sa captivité. Recapturée par ses maîtres impitoyables, Azrael est sur le point d'être sacrifiée pour réprimer un mal ancien qui grouille au plus profond des étendues sauvages environnantes.
Horreur post-apocalyptique, Azrael d'E.L. Katz parvient à se distinguer par une expérience narrative audacieuse : le film est presque totalement dépourvu de dialogues. Dans un monde dévasté, où le langage a été banni et les voix arrachées, nous suivons la lutte désespérée pour la survie de la protagoniste, interprétée par une extraordinaire Samara Weaving. Un film qui, malgré quelques défauts, offre des moments de pure tension et une esthétique visuellement fascinante. L'intrigue suit la protagoniste du film, Azrael (Weaving), une jeune femme qui a échappé à une communauté fanatique qui veut la sacrifier pour apaiser les mystérieuses créatures qui hantent les bois. La narration est immersive et se construit par l'action plutôt que par les mots, laissant au spectateur le soin de déchiffrer le contexte et le monde dans lequel évolue la protagoniste. Ce choix stylistique confère au film une aura onirique et désorientante, mais risque parfois de laisser trop de questions en suspens. Le clou absolu d'Azrael, sans l'ombre d'un doute, est Samara Weaving (Till Death Do Us Part). Sa performance est magnétique et physiquement intense, un tour de force qui confirme une fois de plus son statut de reine de l'horreur contemporaine. Par ses expressions et son langage corporel, Weaving transmet tout le désespoir, la détermination et la férocité nécessaires pour survivre dans un monde impitoyable. Le film repose presque entièrement sur elle, et sa présence sur scène ne déçoit jamais. Techniquement, le film Azrael brille grâce à la mise en scène de Katz, qui tire le meilleur parti du cadre boisé pour créer une atmosphère oppressante et inquiétante. La cinématographie, froide et désaturée, accentue le sentiment d'isolement et de désespoir, tandis que la conception sonore joue un rôle crucial dans le remplacement des dialogues, soulignant chaque respiration, chaque murmure du vent et chaque bruit sinistre dans l'obscurité. Cependant, le film Azrael n'est pas exempt de défauts. Le manque d'exposition réelle peut être frustrant, laissant le spectateur avec plus de questions que de réponses. Certains éléments narratifs, comme la nature des créatures ou les motivations profondes de la secte, ne sont qu'effleurés, risquant de faire du film un exercice de style plutôt qu'une œuvre pleinement satisfaisante sur le plan de l'intrigue. De plus, la répétitivité de certaines séquences d'action peut lasser le spectateur au cours du visionnage.
VERDICT
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Azrael reste une œuvre courageuse et visuellement puissante, qui offre des moments de réelle tension et une performance extraordinaire de son protagoniste. Ce n'est pas un film pour tout le monde, et sa structure délibérément cryptique peut décourager ceux qui recherchent une narration plus linéaire, mais pour les amateurs d'horreur expérimentale et d'esthétique post-apocalyptique, il s'agit certainement d'une expérience à vivre.