Scénario : Zidrou
Dessin : Paul Salomone
Si les mannequins du magasin Divine pouvaient parler… ils en auraient des choses à dire ! Mais s’il y a bien un secret qu’ils n’ont pas encore percé, c’est celui de Séraphin, le patron acariâtre des lieux. Et voilà qu’Aline, la nouvelle dactylo, tombe dessus par inadvertance. Séraphin, bourru et insaisissable, dévoile peu à peu ses failles, et on ne peut s’empêcher de s’attacher à lui.
Une petite fable - moderne par certains aspects et un peu éculée par d’autres - comme Zidrou sait les concocter, joliment illustrée et brillamment mise en couleur par Salomone. On y suit les aventures des employés d’une boutique de lingerie fine au sortir de la Seconde Guerre mondiale. L’ambiance quasi-euphorique, de liberté retrouvée et les grandes nouveautés qui ont débarqué à cette période sont rendues avec talent. Mais La Crevette, c’est aussi un regard doux-amer sur l’image de soi et les complexes que la société nous impose.… Dans ce magasin où la beauté est un étalage permanent, les personnages se débattent avec leurs propres insécurités. Nous avons regretté que l’écriture de certains dialogues ait parfois un petit côté suranné qui passe moins bien à notre époque. La morale de l’histoire ne nous a pas davantage convaincu. Mais au fond ça n’a pas grande importance, ce qui prime c’est l’époque dans laquelle on est merveilleusement immergés et les personnages attachants. On a même envie de prolonger l’histoire et de continuer à suivre les quotidiens des personnages, à la manière de Magasin général. A suivre ?
VERDICT
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La Crevette est une lecture à la fois drôle et touchante, qui parle d’acceptation et de bienveillance, et qui laisse une petite trace bien après avoir refermé le livre.