N°6 (No.6) est une série en neuf tomes publiée au Japon aux éditions Kodansha. C'était à l'origine un roman d'Atsuko Asano. Il a été adapté en manga par Hinoki Kino et paru dans le magazine Aria de 2011 à 2013. L'histoire se déroule dans « No. 6", une future ville modèle en 2013. Élevé comme une élite de premier plan depuis l'âge de deux ans, un garçon nommé Shion vit dans un quartier exclusif du n°6. Le soir de son 12e anniversaire, il sauve un garçon, Nezumi, qui se fait appeler « Rat ». Rat s'est enfui de la zone de sécurité spéciale de la ville. À partir de ce moment, la vie de Shion est changée pour toujours…

Protégé par Rat, grièvement blessé, Shion retourne enfin au numéro 6. Mais ce qu'il y découvre n'est pas l'utopie tranquille qu'il a laissée derrière lui, mais une ville en proie à la panique et au chaos. Alors que la « ville sainte » s'effondre sur elle-même, Shion et Rat mettent en jeu l'avenir de l'humanité – et leur avenir commun – dans le dernier volume bouleversant du numéro 6 ! C'est un peu étrange, et apocalyptique pendant un moment, un peu surnaturel. Mais ça nous va, la façon dont le monde dystopique et la maladie se résolvent. Shion est plutôt bien placé à la fin du tome. La fin avec lui et Rat est triste, mais l'épilgoue est suffisamment pleie d'espoir pour que l'on puisse croire que tou va bien finir. Nezumi et Shion suivent un arc narratif très intéressant. Shion passe du statut d'enfant privilégié de l'élite du numéro 6 à celui de membre rejeté de la société, mais ne perd jamais sa confiance fondamentale en les gens et leur bonté. Nezumi est irritable, sarcastique et blessé par son passé tragique, mais on le voit peu à peu sortir de sa coquille et adopter une vision plus positive de la vie et de son avenir. Rien n'est facile, cependant, et la fin ouverte – pleine d'espoir mais aussi d'incertitude – a été une récompense incroyable. Leur relation naissante est faite de confiance, d'amitié, de contrastes, d'attirance et de soutien mutuel. Je ne dirais pas que c'est le point central de la série – et il serait erroné et restrictif de considérer N°6 simplement comme un exemple de manga yaoi/BL – mais il offre assurément à la série un ancrage très fort, et il est impossible de ne pas s'attacher à Shion et Nezumi et de ne pas penser avec tendresse à leur histoire d'amour. De plus, l'amour est un élément très fort de la série, dans toutes ses connotations possibles. De l'amour maternel à l'amour non partagé, de l'amitié à la fraternité. Au fil de ses neuf volumes, N°6 reste solide et plein de tension narrative. Les illustrations d'Hinoki Kino sont toujours excellentes, les pages sont animées par des changements de rythme passionnants, des scènes d'action chaotiques aux moments plus méditatifs, et le design des personnages est tout simplement époustouflant. L'univers imaginé par Atsuko Asano est étrange mais d'une précision troublante, avec ce degré de réalisme et de possibilités qui rend les bonnes œuvres dystopiques et de science-fiction particulièrement captivantes lorsqu'elles sont bien réalisées. En bonus, le tome 9 contient des postfaces d'Atsuko Asano (l'auteure des romans) et d'Hinoki Kino elle-même, et enfin, une courte BD retraçant l'enregistrement du CD du drama qui accompagnait la sortie japonaise.