Le film traite du cas tristement célèbre de Claus von Bülov (Jeremy Irons), qui est reconnu coupable d'avoir tenté de tuer sa riche épouse, Sunny (Glenn Close) et qui engage ensuite Alan Dershowitz (Ron Silver) pour son appel. Bien sûr, l'histoire n'est pas aussi simple qu'elle semble l'être, car Sunny raconte tout le film et nous pouvons voir différents points de vue concernant la nuit du (crime ?). Le plus fascinant dans ce film, c'est qu'il nous maintient dans l'incertitude. Vous ne savez rien et si vous voulez être sûr à 100% que Claus était coupable, vous serez déçu. Ce film n'est pas un drame judiciaire, c'est plutôt une étude de personnage fascinante avec un scénario fabuleusement écrit et simplement brillant, avec des performances tout aussi étonnantes de Jeremy Irons, Ron Silver et Great Glenn. Le reste de la distribution est également excellent, y compris Felicity Huffman ou (dans un rôle extrêmement mineur) Edie Falco. Mais ce film ne parle vraiment pas d'eux.

En apparence, tout couple pourrait souhaiter avoir été béni aussi magnifiquement que celui de von Bülow. Claus, un mondain autodidacte qui a pris le nom de son grand-père maternel, ancien ministre danois de la Justice, en ajoutant le "von" par la suite, était l'assistant de J. Paul Getty lorsqu'il a épousé Sunny en 1966. Sunny, (née Martha Sharp Crawford) a été surnommée en fonction de sa personnalité. Elle avait hérité de quelque 75 millions de dollars de son père, Robert Warmack, et à la mort de sa mère, elle est entrée en possession de Clarendon Court, le manoir de Newport Rhode Island représenté dans le film musical High Society (avec Grace Kelly). D'un ancien mariage avec le prince autrichien Alfred von Auersperg, Sunny a eu deux enfants, Annie Laurie "Ala" Isham et Alexander von Auersperg ; et avec Claus, Sunny a eu une autre fille, Cosima Pavoncelli. Les trois enfants auraient été proches jusqu'à l'overdose ou la tentative de meurtre de leur mère, lorsque Cosima a pris le parti de son père, les deux autres enfants accusant Claus. Schroeder caractérise brillamment la somptuosité de leur maison, leurs possessions, leurs plaisirs potentiels, mais malgré les paillettes, il n'y a pas de gaieté. Les vies dans cette prison dorée sont en effet sombres, et le spectateur a du mal à comprendre ce qui se passe à l'intérieur de ces gens apparemment bienheureux. Comme l'admet Claus au commentaire de l'avocat Dershowitz, "Vous êtes un homme très étrange" : "Vous n'en avez aucune idée."