Réalisé par Elsa Bennett et Hippolyte Dard.
Suzanne ( Valérie Bonneton ) ne souhaitait en réalité emmener ses trois enfants qu'à l'école. Malheureusement, ivre, elle oublie de serrer le frein à main et provoque un accident de voiture. Conséquences : la mère célibataire perd la garde de ses enfants et les confie à sa belle-famille, avec qui elle entretient des relations difficiles. Si elle veut les récupérer, elle devra suivre une cure de désintoxication, comme l'exige la protection de l'enfance. À la clinique, elle rencontre diverses femmes, toutes également dépendantes à la boisson, dont Alice ( Sabrina Ouazani ), une fêtarde, et Diane ( Michèle Laroque ), une ancienne star de cinéma. Denis ( Clovis Cornillac ), lui-même alcoolique en voie de guérison, est responsable du cours de sport et a un plan audacieux : les femmes devraient participer à un rallye dans le désert marocain…
Quand est-ce trop ? Cette question se pose particulièrement en lien avec la consommation d'alcool. Après tout, aucune autre drogue n'est aussi banalisée dans les cultures occidentales. Un verre de vin pour se détendre après le travail, une bière en bonne compagnie… est-ce mal ? Après tout, tout le monde en consomme. Les limites sont donc floues ; beaucoup ne se rendent même pas compte qu'ils sont malades. C'est pourquoi ce sujet est particulièrement stimulant pour le cinéma. Météors, par exemple, raconte l'histoire de deux jeunes hommes dont l'amitié profonde menace de se briser à cause de leurs façons différentes de gérer leur dépendance. Et dans "Des jours meilleurs", certains refusent d'admettre leur dépendance. « Je ne suis pas comme les autres », c'est ainsi que presque tous se perçoivent. Le fait que ce sujet soit si enrichissant entraîne aussi une certaine part d'arbitraire. Aussi bons soient-ils, ces drames alcooliques fonctionnent souvent de manière très similaire. Il y a le déni, les inévitables contretemps lorsque les meilleures intentions sont anéanties par la réalité. "Des jours meilleurs" se distingue un peu par ses personnages, lorsqu'il aborde des histoires moins banales. En particulier, celle de l'ancienne star de cinéma, assiégée par les autres et qui souhaite simplement qu'on la laisse tranquille, se démarque. Dans l'ensemble, cependant, le film peine à intégrer trop de personnages. Il manque de temps pour les approfondir tous et les développer en personnages intéressants. Certains aspects restent un peu plus marquants. Le côté festif du rassemblement est, bien sûr, totalement inhabituel. C'est un véritable frisson d'avoir l'idée absurde d'envoyer des femmes alcooliques dans le désert. C'est même assez divertissant, d'autant plus que le duo de réalisateurs et scénaristes Elsa Bennett et Hippolyte Dard mise sur l'humour. Il arrive toujours quelque chose de travers, et le chaos règne. De plus, le film nous captive par ses visuels à ces moments-là. Le décor est déjà très atmosphérique et offre de la variété. Cependant, les différents problèmes sont assez complexes. Si certains surgissent naturellement de l'histoire, d'autres sont assez artificiels. Ils ont clairement voulu ajouter une touche tragique, même si ce n'était pas forcément nécessaire. On peut compter sur la distribution. Valérie Bonneton est au cœur du film, une mère qui se bat pour ses enfants et qui offre une forte identité. Mais ses collègues ont aussi de beaux moments, tantôt durs, tantôt touchants. Dans l'ensemble, "Des jours meilleurs" est une tragi-comédie réussie qui aborde un sujet sensible sans négliger le divertissement. La nécessité d'un autre film sur l'alcoolisme est discutable. Cependant, cette version est vivement recommandée.
VERDICT
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« Des jours meilleurs » nous emmène dans un centre de désintoxication où un groupe de femmes obstinées lutte contre leur dépendance à l'alcool. Le scénario est bien interprété, même si les personnages peuvent parfois être interchangeables par moments. L'originalité de l'idée de faire participer les protagonistes à un rallye dans le désert marocain compense ce manque.